Représentations du monde

Bien arrivée à São Paulo !

Le vol transatlantique dure 11h40. Le passager peut suivre à chaque instant sur son écran individuel toutes les données du vol, avec des photos satellites sous différents angles.

img_1970.jpg

En 1504, c’était plus compliqué – et plus long. Gonneville avait mis près de 7 mois et quelques escales pour atteindre la côte Brésilienne.

Son équipage était expérimenté et à la pointe des connaissances de l’époque en matière de navigation et de cartographie. Le capitaine avait recueilli beaucoup d’informations à Lisbonne et avait recruté deux marins portugais ( on y reviendra, le recrutement c’est mon dada).

Néanmoins la topographie des Nouvelles Terres était en plein développement, et pas encore stabilisée.

Gonneville n’avait sans doutes pas eu accès lors de son voyage à Lisbonne, au magnifique planisphère de Cantino de 1502, peut-être le premier à représenter le Brésil.

cropped-cantino_planisphere_15021.jpg

(cliquer sur l’image pour la télécharger en grand format et admirer les perroquets)

Que de progrès en 5 siècles ! Quelle chance de pouvoir me déplacer aussi vite et aussi facilement, si peu cher ! Je suis admirative de toutes ces technologies.

Avec un peu de malaise quand même devant le gaspillage des ressources que cela génère. Par exemple, au dîner dans l’avion, pour le dessert il y avait un « sachet de pomme à croquer ». Je n’ai pas croqué le sachet, qui n’avait pas l’air digeste. En lisant la composition du produit, je pensais à la pomme qui était dans mon sac et qui, elle, ne contenait aucun additif.

Ces vols internationaux sont aussi l’occasion de côtoyer des gens du monde entier, dans l’avion mais aussi dans les aéroports – où les longues files d’attente et les process déshumanisés me semblent proches de ceux de l’industrie agroalimentaire, avec ses flux d’ingrédients et ses nombreux contrôles qualité… En input, une personne avec ses bagages. Et en output ?

Au contrôle des passeports, à l’arrivée à São Paulo, j’ai réussi à me faufiler devant un groupe de Chinois. Je me suis surprise, avec un peu de honte, à me dire quelque chose comme « ils sont partout ». Mais je me suis demandée également si Essomericq ne pouvait-il pas être lui même un lointain descendant de Chinois ?

Dans notre monde europeano-centré on apprend que Christophe Colomb a découvert l’Amérique, mais il y avait déjà eu de nombreux brassages humains bien antérieurs, depuis des milliers d’années, par la mer ou par la terre (notamment via le détroit de Bering ).

Une rapide recherche sur internet me montre qu’il y a plein de thèses plus ou moins robustes sur le sujet. Si quelqu’un a des articles sérieux sur les peuplements au Sud du Brésil et les échanges avant la colonisation, ça m’intéresse !

Si on se projette dans l’avenir, on peut supposer que tout va s’accélérer encore. Qu’en sera-t-il dans cinq siècles de la représentation du monde et des flux de population ?
Est-ce qu’il y aura un tourisme de masse vers Mars ?

 

3 commentaires sur “Représentations du monde

  1. Merci Dorothée pour tes commentaires éclairées.
    Au début du 16ème siècle, les cartes étaient effectivement très approximatives.
    Jusqu’à la fin du 20ème siècle, avant l’invention du GPS, connaître la position de son navire a toujours été un des principaux soucis du commandant.
    Connaître la latitude, c’est-à-dire la position par rapport à l’équateur, est relativement simple. Il suffit de mesurer la hauteur du soleil au-dessus de l’horizon, de la corriger de la déclinaison et le tour est joué. On peut aussi utiliser d’autres étoiles, en particulier l’étoile polaire dont la hauteur sur l’horizon donne presque exactement la latitude. Gonneville a probablement utilisé le « bâton de Jacob » ou « arbalète » qui était l’ancêtre du sextant.
    Pour la longitude, c’est-à-dire la position par rapport à un méridien de référence, c’est beaucoup plus compliqué. En effet, la terre tournant sur elle-même à la vitesse de 360 degrés par jour, il est indispensable d’avoir une connaissance précise de l’heure pour qu’une observation astronomique (par exemple le coucher du soleil) fournisse la longitude. Ainsi, une imprécision du temps d’une minute conduit à une erreur en longitude d’environ 25 km .
    A l’époque de notre bon Gonneville, l’imprécision des horloges rendait pratiquement impossible toute mesure convenable de la longitude. Ceci explique d’ailleurs que les cartes anciennes, lorsqu’elles sont orientées au nord, sont principalement déformées dans le sens de la largeur.
    L’estime était encore la méthode de navigation la plus employée : on connaissait (à peu près) son cap, on connaissait (à peu près) sa vitesse grâce au loch, on en déduisait (à beaucoup près) la position.
    Mais comme les cartes des terres étaient inexistantes ou imprécises, on n’en savait pas beaucoup plus…

  2. conférence donnée à Rouen sur la migration d’Homo Sapiens:

    et carte extraite de la conférence: il peut y avoir du chinois dans l’indien d’Amérique du sud
    Migration_sapiens.jpg.pdf

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