Vol AF0456. Je suis impatiente de sortir de l’avion, me préparant à accueillir le souffle tropical, moite et lourdement parfumé. J’ai encore la mémoire des chaudes odeurs d’aéroports lointains, cocktail de terre, de végétaux encore inconnus, et de kérosène.
Inspirée par André Thévet, qui a voyagé au Brésil cinquante ans après Gonneville :
« Commençâmes à sentir l’air de la terre, tout autre que celui de la marine, avec une odeur tant suave des arbres, fleurs, et fruits du pays, que jamais baume, fût-ce celui d’Egypte, ne sembla plus plaisant, ni de meilleure odeur. »
Je débarque enfin. Il ne faut pas descendre sur le tarmac, mais s’engager dans la passerelle, et suivre un interminable couloir bien frais. Une odeur d’avion encore, une arrière odeur de détergent qui tente de prendre le dessus, et qui masque parfaitement la présence d’une succession de toilettes qui attendent les voyageurs hagards.
Les parfums qui assaillent ensuite mes narines avides sont Lancôme, Paco Rabanne et Calvin Klein, brandis par des vendeuses bruyantes et éblouissantes. Il faut trouver son chemin dans un immense Duty Free Shop labyrinthique, passage obligé dans le process d’arrivée.
Le temps des formalités, la nuit est tombée d’un coup.
A l’arrière de mon Uber, je ne devine pas grand chose de la ville. Les phares des voitures, les lumières de la banlieue, quelques enseignes internationales.
Nous n’avons aucune langue en commun avec Alam Cesar, le chauffeur aux 4,87 étoiles et plus de 1764 trajets en 5 mois. Je laisse la sonnerie des messages Wathsapp rompre le silence.
La Pousada Zilah est conforme à mes attentes. Une vieille maison (1932) bien située, tenue par une charmante dame anglophone. Un grand lit bien ferme.
Je suis étonnée par le bruit, la circulation d’abord, puis les avions qui survolent la ville, et aussi les hélicoptères, spécialité locale.
Mais pendant la nuit, tous ces moteurs dorment, et ce sont les oiseaux qui s’en donnent à coeur joie.
Au petit matin, les oiseaux chantent et la vue m’enchante.
Sur la terrasse ombragée, le petit déjeuner de Lucia est délicieux. Mangue fraîche et confiture d’orange maison : je me sens presque chez moi au Brésil.
Bonjour Dorothée, merci pour ce blog que je suis avec beaucoup d’émotion. C’est super de lire vos commentaires sur la ville qu’est la mienne. Des yeux étrangers qui commentent ma ville natale. C’est super!